La crise du Coronavirus a ébranlé la plupart des secteurs qu’ils soient sanitaire, économique, financier, sportif, etc. Même le secteur de l’immobilier ne fut pas épargné par les répercussions de cette crise. Partout en France et à Toulouse en particulier, ce secteur a été fragilisé à cause de l’augmentation rapide du prix des biens immobiliers. Voici comment la crise a posé les bases d’une bulle spéculative.
Notion de bulle immobilière
La notion de bulle immobilière se rapporte à une augmentation de la valeur des biens immobiliers. Généralement, on parle de bulle financière en cas de :
- différence non négligeable entre le prix des immeubles
- variation de déterminants fondamentaux économiques tels que les revenus, les loyers ou le rendement locatif
- augmentation excessive des prix impliquant leur déconnexion de l’économie réelle.
Il est important de préciser que les créanciers et les emprunteurs ne sont pas assurés en cas de spéculation immobilière. À titre d’exemple, on peut mentionner la grande spéculation immobilière à Paris, Berlin et Vienne. Se manifestant au début des années 1870, elle a finalement été à la base de la crise bancaire de mai 1873.
Contextualisation de la situation à Toulouse
L’année 2020 a non seulement été marquée par la crise sanitaire, mais également par la flambée des prix à Toulouse. Cette hausse, estimée à plus de 9,2 % a été également constatée sur sa métropole, et ce, malgré un volume des ventes stables. D’ailleurs, une étude a été réalisée par la chambre des notaires à Toulouse de la Cour d’appel de Toulouse. Selon celle-ci, une bulle spéculative immobilière est à envisager.
« Les notaires avaient prévu un effondrement du marché en l’année 2020. » Nous indique NeoNotario qui propose une liste de notaires à Toulouse. Cependant, grand fut leur étonnement qu’elle soit plutôt restée une année active pour l’immobilier ancien dans la région de Toulouse. Durant toute cette année, le volume des ventes a seulement connu une baisse. Cette dernière est estimée à moins de 6 % pour les appartements et moins de 3,7 % pour les maisons.
Voilà ce qui a conduit Philippe Pailhès à croire que : «Les habitants de Toulouse ont ressenti le désir de déménager dans un autre milieu de vie parce qu’ils n’ont pas bien vécu le premier confinement.» Les maisons et appartements anciens sont confondus. Ceci est confirmé par la répartition des ventes par origine géographique des acquéreurs dont plus d’un tiers achète dans la même commune et près de 45 % dans le même département.
Pour finir, Frédéric Guiral, délégué aux chiffres de l’immobilier en Haute-Garonne, déclare que : «Le besoin de s’éloigner de la ville a été ressenti par beaucoup. Voilà pourquoi, ils n’ont pas hésité à modifier leur projet de vie grâce au télétravail.».
Éventuelle retombée des prix : mythe ou réalité ?
Les avis sont partagés quant à la réponse que l’on peut donner à la question de retombée des prix. Toutefois, le Conseil supérieur du notariat (CSN) n’a nul autre choix que de se baser sur ses avant-contrats pour effectuer une prévision dans le futur proche.
Par ailleurs, les spécialistes notaires portent un regard méfiant sur la croissance de la politique de la Banque centrale européenne. En cas d’évolution provoquant une hausse des taux de crédit, le Conseil Supérieur de Notariat envisage une stabilisation des prix tandis que la Banque Centrale Européenne prévoit une nouvelle baisse de taux.
Le service économique du Crédit Agricole indique que les taux doivent demeurer très bas afin que l’on constate un changement entre le taux de crédit et les prix immobiliers. Cependant, les experts de la banque verte optent pour un léger repli du nombre de ventes. Leur souhait est que ce dernier soit accompagné d’un ralentissement de la hausse des prix estimée à 2 % par an.
Voilà, ce qui en est des fondements spéculatifs engendrés par la crise sanitaire qui fait rage depuis deux ans. Il est quasiment impossible d’espérer un retournement de marché dans cette situation. Néanmoins, tous les experts s’alignent sur l’idée de ralentissement de la hausse des prix dans les prochains mois.